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Bol d’air médecin nutritionniste

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Bol d’air médecin nutritionniste

Dans cet article, nous avons eu l’opportunité d’interviewer le Dr Catrine, médecin nutritionniste spécialisé dans la gestion de l’obésité. Le Dr Catrine partage son expertise sur les principaux facteurs qui contribuent à l’obésité et propose des solutions pour aider les personnes à gérer ce problème de santé. Elle souligne l’importance de la génétique et de l’environnement dans le développement de l’obésité, ainsi que le rôle crucial de la nutrition, de l’activité physique et de la santé mentale dans une approche globale de la prise en charge de l’obésité. Le Dr Catrine démystifie également certains mythes courants liés à l’obésité et explique comment aborder et modifier l’alimentation émotionnelle pour favoriser des changements durables. Si vous cherchez des conseils pratiques pour faire face à l’obésité, cet article est une ressource précieuse.

 

Interview de la Docteure Catherine Tamarindi

1. Pouvons-nous en savoir un peu plus sur vous, notamment sur votre parcours professionnel en tant que médecin nutritionniste spécialiste de l’obésité ?

Je suis le Dr Tamarindi Catherine, médecin nutritionniste spécialisée dans la prise en charge de l’obésité.
J’ai fait mes études de médecine à la faculté de médecine de Strasbourg et de Nancy. Je me suis très rapidement orientée vers la spécialité Nutrition. Je suis diplômée du DESC de Nutrition.
J’ai suivi différentes formations complémentaires avec des DIU (diplômes Interuniversitaires) de Diabétologie, de Prise en charge du surpoids et de l’obésité de l’enfant et de l’adolescent, de Nutrition humaine clinique et le tout dernier de Chirurgie bariatrique.
J’exerce en cabinet libéral depuis 13 ans.
Je fais partie de l’équipe médico-chirurgicale de Haguenau qui réalise les RCP (Réunions de Concertation Pluridisciplinaire) avant les chirurgies bariatriques.
Je suis membre du conseil d’administration de la Ligue contre l’obésité et d’autres sociétés savantes s’occupant de l’obésité.
Et en 2022, j’ai terminé d’écrire mon premier ouvrage Opération Obésité aux Éditions Frison Roche. C’est un guide pour les patients en parcours de chirurgie de leur obésité, un guide que je qualifie de “nutritionnel”. On y retrouve des explications vraiment approfondies de la prise en charge nutritionnelle pré et postopératoire.
Dans ma pratique aujourd’hui, j’exerce exclusivement en cabinet libéral. Et je rencontre de plus en plus d’enfants et d’adolescents, en surpoids ou en obésité, de femmes enceintes présentant du diabète de grossesse, mais également des patients aux problèmes de poids débutants, demandeurs d’une prise en charge nutritionnelle.

 

2. Quels sont les principaux facteurs qui contribuent à l’obésité et comment pouvez-vous aider les personnes à gérer ce problème de santé ?

Les facteurs responsables de l’obésité sont nombreux. Mais la première chose que l’on a tendance à souvent oublier, c’est la génétique. Effectivement, la facilité ou la rapidité à prendre du poids est génétique. De nombreuses familles sont touchées par le surpoids et l’obésité. Le deuxième facteur, celui sur lequel nous allons pouvoir agir, est l’environnement : plus précisément la façon dont les patients mangent, les quantités, la façon de cuisiner, les fast-foods, le grignotage… Toutes ces mauvaises habitudes associées à une sédentarité ou un manque d’exercice physique sont les principales causes qui mènent à l’obésité.
Notre société favorise vraiment la sédentarité, notamment chez les jeunes, avec une diminution des activités extrascolaires, une augmentation de l’utilisation des tablettes, des consoles, des ordinateurs…
La prise en charge par un médecin nutritionniste va dépendre du grade d’obésité et des complications. On ne prend pas en charge que le poids, mais le patient dans son ensemble.
  • Dans un premier temps, l’aide va être nutritionnelle : réexpliquer comment manger sainement, avec une réadaptation des portions, des conseils sur les modes de cuisson… Chaque conseil sera personnalisé et adapté aux pathologies de chaque personne, à son âge, son sexe…
  • Ensuite, la deuxième partie est la reprise d’une activité physique. Si le patient n’a pas de soucis particuliers, il pourra le faire lui-même. Sinon, j’ai l’habitude de prescrire de l’activité physique adaptée avec des kinésithérapeutes ou des rééducateurs sportifs si les personnes sont très invalidées par le surpoids ou par l’obésité.
    Je travaille beaucoup avec l’association Siel Bleu, avec laquelle nous avons mis en place des cours de sport dans ma ville.
  • Ensuite, si un élément ne doit pas être oublié dans la prise en charge nutritionnelle du surpoids ou de l’obésité, c’est la partie psychologique. On ne peut pas aider quelqu’un à lutter contre des troubles du comportement alimentaire, ou simplement une alimentation émotionnelle avec des pulsions, sans travailler également avec des psychologues, voire des psychiatres.
Je travaille également en collaboration avec des centres SSR (soins de suite et de réadaptation) qui proposent une prise en charge multidisciplinaire, mais cette fois-ci, sur trois semaines, avec des conseils nutritionnels, une activité physique et le côté psychologique.
Dans les cas d’obésité morbide ou sévère avec des comorbidités, à ce moment-là, on pourra évoquer la chirurgie de l’obésité.

3. Quelle est l’importance d’une approche globale dans la prise en charge de l’obésité ? Comment combinez-vous la nutrition et d’autres aspects de la santé pour obtenir les meilleurs résultats ?

La réussite d’une prise en charge du poids passe par une approche globale et multidisciplinaire. Prendre en compte que le poids sans le sport et sans le côté psychologique est voué à l’échec. Selon moi, d’ailleurs, le premier estomac est le cerveau ! C’est vraiment comme les 3 pieds d’un tabouret. Il faut les trois éléments pour que l’efficacité soit optimale.
Souvent, les patients négligent le côté psychologique parce qu’ils se sentent forts, donc ils estiment ne pas en avoir besoin, mais il faut prendre en compte le côté émotionnel de l’alimentation. Différentes techniques existent et fonctionnent : l’hypnose, la PBA, la TCC… Je suis très ouverte dans ma façon de travailler pour tenter des techniques ayant prouvé leurs résultats.
Le sport ne va pas forcément favoriser la perte de poids, mais il va surtout éviter les paliers que l’on peut avoir de façon récurrente et qui peuvent déstabiliser quelqu’un qui est en train de perdre du poids. Il va également permettre d’améliorer la répartition corporelle, c’est-à-dire augmenter la masse musculaire et diminuer la masse grasse. À ce moment-là, le poids ne bouge pas forcément, mais les centimètres oui ! La silhouette est plus jolie et on se sent beaucoup mieux.
Les conseils nutritionnels restent bien évidemment la base de la prise en charge, mais ils ne font pas tout ! Il faut vraiment avoir un réseau autour de soi de professionnels médicaux et paramédicaux avec lesquels on a l’habitude de travailler. Pour ma part, je travaille avec un psychiatre et un psychologue que je connais très bien et qui ont la même façon de voir les choses que moi. Je travaille beaucoup avec l’association Siel Bleu et des kinésithérapeutes spécialistes dans la reprise de l’activité physique. Mon réseau de chirurgiens est également bien rôdé. Ce sont des personnes en qui j’ai confiance. Le patient reste au centre de cette prise en charge, il doit en être conscient. Pour réussir à tenir sur le long terme, il doit être bien entouré pour pouvoir changer un maximum de ses mauvaises habitudes.

4. Quels sont les mythes courants associés à l’obésité et à la perte de poids que vous rencontrez souvent dans votre pratique ? Pourriez-vous les démystifier ?

Les idées des régimes magiques, des pilules miracles, des jeûnes… circulent encore beaucoup ! Les gens dépensent des fortunes car leur faiblesse est le poids et qu’ils souhaitent maigrir à tout prix… Mais rien ne fonctionne, il n’y a aucune magie. La prise en charge qui fonctionne est celle du changement sur le long cours tant sur le plan alimentaire que physique. Savoir accepter que le côté psychologique, l’alimentation “doudou” existe et qu’il faut de l’aide pour avancer.
La chirurgie aussi n’est qu’une béquille dans la perte de poids, aucune magie sans effort ou sans modification du mode de vie. Rien ne fonctionne sans changement sur le long terme.

5. Quel rôle joue l’alimentation émotionnelle dans l’obésité ? Comment l’aborder et la modifier ?

L’alimentation émotionnelle ou l’alimentation “doudou” comme j’aime l’appeler, est malheureusement une des causes de l’obésité. Le grignotage compulsif fait prendre du poids.
Cet élément est bien souvent sous-estimé. Les régimes restrictifs, les frustrations intempestives vont la favoriser. Se réfugier dans la nourriture quand ça ne va pas est très fréquent, c’est pour cela qu’il vaut mieux souvent remettre de l’ordre dans l’équilibre alimentaire, faire du sport et ne pas se frustrer. Pour ne pas tomber dans ces excès. Les soucis de poids sont bien plus compliqués qu’une simple histoire de calories. La prise en charge psychologique est une grande aide dans ce cadre.
J’ai pour habitude de l’aborder très vite dans mes consultations. On ne va d’ailleurs pas voir un médecin nutritionniste juste parce que l’on a pris du poids… On sait bien que le rapport à l’alimentation est compliqué.

6. Pouvez-vous partager quelques conseils pratiques pour aider les personnes atteintes d’obésité à maintenir leur motivation et à apporter des changements durables à leur mode de vie ?

Le plus important lorsque l’on décide de prendre en main un problème de surpoids ou d’obésité est de bien comprendre que le changement des habitudes alimentaires devra être maintenu sur le long terme. Il ne s’agit pas d’une phase transitoire, mais bien de nouveaux réflexes, de nouveaux choix à mettre en place et à maintenir à vie.

L’équilibre alimentaire sera évidemment la base pour réussir à perdre du poids de façon saine et équilibrée.
Le deuxième pilier est représenté par l’activité physique, qui permettra le maintien de cette perte de poids et, comme je le disais plus haut, l’amélioration de la répartition corporelle avec un corps plus riche en masse musculaire et moins riche en masse grasse.
Lorsque je donne des conseils nutritionnels, l’une des idées qui est souvent utilisée est la variété. La lassitude et la monotonie des repas, surtout si l’on cuisine pour plusieurs personnes, peuvent également être sources d’échecs.

Pour rester toujours motivé, il est important de fixer des objectifs réalisables et qui pourront être maintenus dans le temps. Les repas doivent avoir du goût, en utilisant par exemple des épices. Il ne faut surtout pas se frustrer. Si une envie se fait ressentir, on peut se faire plaisir sans exagérer, voire en augmentant un peu son activité physique !

7. Comment la nutrition peut-elle contribuer à la prévention d’autres problèmes de santé liés à l’obésité, tels que les maladies cardiovasculaires et le diabète ?

L’obésité est l’une des premières causes de mortalité dans le monde en raison des complications qu’elle engendre : augmentation du risque cardiovasculaire, du risque de certains cancers, du risque de développer un diabète, etc.

Le fait de diminuer l’indice de masse corporelle (IMC) mais surtout de diminuer le tour de taille qui représente la répartition abdominale de la graisse permet de réduire ce risque. Le tour de taille est étroitement lié au risque cardiovasculaire.
Une autre pathologie liée à l’obésité et surtout à la répartition abdominale de la masse grasse est la stéatose hépatique, qui correspond à l’accumulation de graisse dans le foie. Cette condition, similaire à l’effet de l’alcool, peut provoquer une cirrhose hépatique voire un cancer.
La nutrition, en permettant tout d’abord de diminuer le poids et la masse grasse, contribue à limiter le développement de ces pathologies.
L’alimentation méditerranéenne ou crétoise a également été démontrée comme réduisant ce risque, même sans nécessairement diminuer l’IMC. Il s’agit là du versant qualitatif de la nutrition : une alimentation riche en fibres, pauvre en graisses saturées, riche en acides gras poly-insaturés, comprenant des légumes, du poisson, des légumineuses, des oléagineux et de l’huile d’olive. Cette approche permet de diminuer le risque cardiovasculaire en améliorant notamment le bilan lipidique, réduisant ainsi le risque d’infarctus ou d’AVC.

8. Que pensez-vous du bol et de la vision maju ? En tant que médecin nutritionniste spécialiste de l’obésité, voyez-vous des avantages particuliers à l’utilisation du bol maju dans le cadre de la gestion du poids et de l’amélioration de la santé ?

J’ai découvert le bol maju grâce à une patiente qui m’a simplement demandé ce que j’en pensais, car elle n’avait pas envie de peser ses aliments.
J’ai trouvé le concept très intéressant ! Car il ne faut pas se mentir, pour réussir à perdre du poids, cela reste “mathématique”, c’est-à-dire que les apports doivent être inférieurs aux dépenses.
La pesée des aliments est un élément important, surtout au début, pour se rendre compte des erreurs quantitatives. Mais la pesée peut vite devenir une contrainte. Le système que vous avez inventé est très novateur de ce côté-là, et d’ailleurs très rassurant aussi pour les personnes qui veulent toujours bien faire sans avoir l’impression d’être encore une fois sous le contrôle de la balance des aliments.
Il m’apparaît également comme un très bon outil après une chirurgie de l’obésité. En effet, les quantités sont également à adapter après l’opération, et le fait de ne pas avoir besoin de peser sans cesse peut faciliter les choses.
Il est tellement simple et ludique à utiliser !
Je le conseille très souvent à mes patients lorsque je sens que la pesée des aliments risque d’être un frein, ou au contraire lorsqu’ils ont besoin d’être rassurés par le fait que les quantités qu’ils vont manger sont adaptées dans le cadre de leur programme de perte de poids.
Le bol maju peut très bien s’intégrer dans le rééquilibrage alimentaire d’une personne qui décide de perdre du poids ou tout simplement de quelqu’un qui décide de mieux s’alimenter pour améliorer son état de santé.

9. Où peut-on vous suivre et vous contacter ?

Je suis disponible via Doctolib pour le côté médical. Mon Instagram @qu_estcequon_mange_cesoir.
Mon livre Operation Obésité aux Éditions Frison Roche est disponible sur Amazon et dans toutes les librairies.
Mes autres livres de recettes sont disponibles sur Amazon, les liens directs sont sur ma bio Instagram.
Écrit par :
Chloé,
Cheffe de projet chez maju

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Commentaires
2 avis
  1. Maju est très bien mais y’a t il possibilité d’avoir une partie sur un régime par rapport à la ménopause? Cela serait vraiment bien d’en parler car il est difficile de perdre du poids à cause de cela.

    1. Chloé auteur de l’article

      Bonjour,

      Nos diététicien.ne.s nutritionnistes maju sont disponibles sur le tchat du FoodBolclub Pro pour offrir un accompagnement personnalisé durant cette période 🥣

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